Taxe d’habitation : la suppression se transforme en augmentation

80 % des foyers exonérés de la taxe d’habitation en 2020 voire en 2021. Telle était l’une des promesses phare de la campagne d’Emmanuel Macron et l’une des premières mesures annoncées par le nouveau président. Pourtant si l’on en croit les taux votés récemment dans certaines communes, la réforme de la fiscalité locale aurait un goût amer.

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80 % des ménages exonérés de taxe d’habitation

Le 8 décembre 2017, Gerald Darmanin, Ministre de l’action et des comptes publics publiait un communiqué qui commençait par ces mots « La réforme de la taxe d’habitation entrera en vigueur à l’automne 2018. Elle bénéficiera à près de 80 % des foyers qui verront leur taxe d’habitation sur leur domicile principal supprimée en 3 ans ». Le Ministre allait même plus loin en encourageant les contribuables à simuler en ligne les gains de pouvoir d’achat qu’il allait être possible de réaliser.

Les foyers fiscaux concernés par une première baisse de l’impôt évaluée à 30 %, les ménages les plus modestes, avaient alors jusqu’au 15 décembre 2017 pour moduler leurs mensualités 2018, ce avec une prise d’effet dès le mois de janvier. Un moyen pour les personnes mensualisées de bénéficier des effets positifs de la baisse dès le début de l’année alors que les autres devraient attendre l’automne et l’analyse de la déclaration des revenus.

Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé qu’il exonérerait 80 % des Français qui paient la taxe d’habitation. Il avait également précisé que ce manque à gagner était intégré aux prévisions budgétaires et serait entièrement compensé vis-à-vis des collectivités locales.
 

Taxe d’habitation : du gain de pouvoir d’achat au hashtag #balancetonmaire

22 millions de foyers devaient voir leur taxe d’habitation minorée de 30 % en 2018. Pourtant, nombreux sont ceux qui s’étonnent cet automne d’une baisse inférieure à celle annoncée voire, dans certains cas, d’une augmentation.

Si la différence de taux appliqué peut faire suite à un changement de situation survenu dans la vie des ménages, pour beaucoup elle résulte en fait d’une augmentation votée par certaines communes. Une responsabilité que n’a pas manqué de rappeler le Gouvernement, sur les avis d’imposition en premier lieu, mais également sur les réseaux sociaux.

Du côté des communes, la crainte semblait trop grande que le Gouvernement ne compense par le manque à gagner. Ainsi, certaines d’entre elles ont voté des taux parfois ahurissants. À Cunel dans la Meuse, par exemple, le taux est passé de 0,96 % en 2017 à 24 % en 2018. Même constat à Hotot-en-Auge dans le Calvados qui a vu son taux 2017 de 0,511 % passer à 4,49 % en 2018. Certaines grandes villes ne sont pas en reste comme à Chantilly, Rambouillet ou Sceaux.

6 000
6 000 communes sur les 35 385 que compte la France ont voté une augmentation de la taxe d’habitation. Si elle est de 0,8 % en moyenne sur tout le territoire, elle atteint jusqu’à 2400 % dans une commune de la Meuse. Par ailleurs, 55 villes de plus de 10 000 habitants ont également décidé de relever leur taux

Le mécontentement de nombre de contribuables n’a pas tardé à se faire sentir sur les réseaux sociaux avec le lancement du hashtag #balancetonmaire qui vise à dénoncer des augmentations jugées trompeuses ou abusives dans certaines communes.

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