Devenir propriétaire immobilier : un projet désormais féminin
Plus indépendantes, ayant accès à des postes à responsabilités, les femmes sont de plus en plus nombreuses à faire le choix de la propriété immobilière en solo.
Les femmes et l’immobilier
Selon le courtier Cafpi, 18 % de femmes avaient recours à ses services en 2022, contre 21 % pour les hommes. En raison de revenus encore en moyenne inférieurs à ceux des hommes, elles sont 35 % à cibler des biens de 100 000 à 199 000 € contre 29 % du total des Français, note quant à elle la plateforme SeLoger. Pour 91 % des femmes qui se tournent vers l’accession à la propriété, l’achat porte sur une résidence principale neuve (43 %), tandis que les hommes ne sont que 30 % à privilégier la construction ou un achat en Vefa.
Cafpi brosse le portrait type de la femme qui se lance seule dans l’aventure immobilière. Il s’agit d’une femme de 39-40 ans, célibataire (95 %), en CDI (71 %), disposant d’un revenu annuel de 36 456 euros et d’un apport personnel de 19 % du capital emprunté.
Qu’il s’agisse d’acheter seules ou à deux, les femmes sont souvent décisionnaires lorsqu’il s’agit d’immobilier. Elles s’impliquent tout au long du projet malgré une vision parfois pessimiste du marché et de son évolution. 57 % des femmes, contre 46 % des hommes, pensent que les taux d’intérêt vont encore grimper et 54 % d’entre elles, contre 63 % pour les hommes, ont confiance en leur projet immobilier.
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Les raisons d’un tel succès
Comme le révèle une étude de la Centrale de Financement, de nombreux couples n’ont pas supporté l’épreuve des confinements répétés dus à l’épidémie de Covid-19 en 2020. Des divorces et des séparations ont ainsi divisé les couples. Mais en raison d’une prise d’indépendance croissante et de nouvelles responsabilités professionnelles de plus en plus importantes, les femmes n’hésitent plus à devenir propriétaires d’un bien immobilier seules. Une motivation qui leur permet de se constituer un patrimoine, de percevoir des revenus complémentaires lorsqu’il s’agit d’un investissement locatif et de préparer l’avenir de leurs enfants (30 % des femmes qui achètent seules ont au moins un enfant).
Immobilier : n’attendez pas d’être en couple pour investir
Devenir propriétaire d’un appartement seul, une mission impossible ? À condition de présenter un niveau suffisant de garanties, la réponse est non. Des dispositifs existent pour soutenir les célibataires qui souhaitent acheter un bien immobilier.
Quelques chiffres
Selon une étude réalisée par l’Observatoire Primo Solo SeLoger/Empruntis en 2022, 4 célibataires sur 10 parvenaient à obtenir un crédit immobilier l’an dernier contre 5 sur 10 en 2019. La plupart des acheteurs solos (78 %) préfèrent l’immobilier ancien et un sur trois décide de faire l’acquisition d’un bien dans une ville moyenne, toutefois proche de son lieu de travail.
La première motivation des personnes qui se lancent seules dans l’immobilier est patrimoniale (28 %). À titre de comparaison, seuls 13 % des couples y voient un moyen de placement.
Achat immobilier seul ou à deux : avantages et inconvénients
Une personne seule gagne généralement moins qu’un couple dans lequel les deux partenaires travaillent, soit 3 873 euros bruts chaque mois en moyenne pour un célibataire et 5 264 euros pour un couple du même âge. Assez logiquement, le pouvoir d’achat immobilier est moindre pour une personne seule qui peut donc faire l’acquisition d’un bien plus petit que deux personnes devenant propriétaires ensemble. Toute proportion gardée, la part d’apport personnel demandée par les banques est en comparaison plus importante pour un célibataire qui est seul pour le mobiliser. Une réalité particulièrement marquée pour les célibataires primo-accédants.
Pour acheter un bien immobilier seul, les célibataires peuvent toutefois compter sur le prêt à taux zéro (PTZ) et sur les conseils des courtiers. Il leur est également recommandé de faire le point sur leur capacité d’emprunt avant même la constitution de leur dossier et de faire appel à leurs proches pour disposer d’une épargne supplémentaire.
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Financer un investissement immobilier en solo
Seul ou à plusieurs, réaliser un achat dans la pierre passe souvent par un crédit immobilier. Certains acheteurs disposent toutefois des fonds nécessaires pour acheter comptant. Un avantage, en particulier pour les célibataires femmes ou hommes qui peuvent ainsi se libérer du poids financier que représentent les mensualités d’un prêt à l’habitat. Néanmoins, il est parfois recommandé de contracter un crédit, même minime, afin de conserver un peu d’épargne pour réaliser des travaux, envisager un nouveau projet, conserver son pouvoir d’achat.
Pour les aider à financer leur projet, les « primo-solos » peuvent compter sur des aides telles que le PTZ, le prêt accession d’Action Logement, le prêt d’accession sociale (PAS), le prêt conventionné (PC) et le prêt social location-accession (PSLA).
Si un crédit immobilier s’impose, il est nécessaire de respecter les conditions d’octroi applicables à tous les emprunteurs : 35 % de taux d’endettement maximum, une durée de crédit limitée à 25 ans (27 ans pour un achat dans le neuf) et un prêt qui ne peut être usuraire (il faut pour cela respecter le seuil de l’usure réévalué chaque mois jusqu’en juin 2023). Si les revenus constituent une donnée de première importance pour les banques, il est également primordial de disposer d’un apport personnel, de faire montre d’une capacité d’épargne et d’une gestion financière saine.
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