Le taux d’usure, éternel point de blocage
Alors que les courtiers étaient appelés à manifester mardi 20 septembre, devant le siège de la Banque de France, le ton monte dans les rangs. Pour les professionnels du secteur, il est urgent de rehausser le taux d’usure afin de permettre à davantage de ménages d’accéder au crédit immobilier.
45 %
Pour rappel, le taux d’usure est un taux plafonné au-delà duquel les banques n’ont pas le droit de prêter. Il permet d’éviter les dérives, mais a tendance à pénaliser les emprunteurs en raison de son mode de calcul, qui tient compte du TAEG du trimestre précédent. Le prochain taux de l’usure sera connu le 1er octobre et sera valable jusqu’à la fin du mois de décembre.
Selon Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, les courtiers doivent actuellement refuser de nombreux dossiers qu’ils ne peuvent pas accompagner. En raison du taux d’usure, véritable point de blocage, ainsi que des frais de courtage qui contribueraient à créer des prêts usuraires, mais aussi des banques qui refusent les négociations des courtiers pour préserver leurs marges.
Les relations tendues entre les banques et les courtiers
Selon les courtiers, en revanche, c’est justement lorsqu’il est plus difficile d’obtenir un financement que le recours au courtier s’avère pertinent en raison de sa capacité à négocier et de son réseau bancaire. Un argument moins évident du côté des associations qui rappellent l’importance de la relation conseiller / client notamment dans le cadre d’un projet immobilier.
Reste que du côté des banques, nombreuses sont celles qui ont décidé de se passer des services des courtiers, au moins pour un temps. L’objectif est simple, préserver leurs marges en trouvant l’équilibre entre la somme empruntée auprès de la BCE (Banque Centrale Européenne) destinée à financer le crédit immobilier et la somme prêtée. Rappelons que depuis le 14 septembre dernier, la BCE a décidé de rehausser ses taux directeurs pour faire face à l’inflation. En conséquence de quoi, les banques empruntent plus cher, mais sont mieux rémunérées lorsqu’elles décident de placer leurs fonds auprès de la BCE.
Dans le contexte actuel, peu de conventions banques / courtiers semblent rompues, mais les relations sont néanmoins tendues. Comme le relate le quotidien Les Echos, un courtier a ainsi vu sa commission moyenne, indexée sur le montant du prêt à l’habitat, chuter de 1 % à 0,50 %. Pour les emprunteurs, outre la négociation et le réseau de banques partenaires, le rôle du courtier est de leur faire gagner du temps.
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