Une baisse des taux significative, mais insuffisante
En octobre 2024, les taux d’intérêt des prêts immobiliers ont chuté à des niveaux bien inférieurs à ceux de l’année précédente. Alors qu’ils frôlaient les 4,5 % en novembre 2023, les taux moyens avoisinent aujourd’hui les 3,5 % sur 20 ans. Une dynamique qui s’explique en partie par la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE).
La diminution des taux a un impact direct sur les mensualités. Par exemple, pour un prêt de 200 000 € sur 20 ans, les emprunteurs économisent environ 100 € par mois, soit une réduction de 17 000 € sur le coût total du crédit. Pour autant, cette baisse ne compense pas entièrement la baisse de la capacité d’achat des ménages, qui s’est réduite depuis 2022. À titre de comparaison, un ménage pouvait emprunter jusqu’à 70 000 € de plus il y a trois ans, en raison de taux historiquement bas et d’une hausse moins marquée des prix de l’immobilier.
Une reprise dynamique des demandes de crédit
Malgré un environnement économique encore incertain, la demande de prêts immobiliers connaît une forte reprise. Selon les données de Meilleurtaux.com, les demandes de crédit ont augmenté de 125 % sur un an. En octobre 2024, près de 48 000 demandes de prêts ont été déposées, contre seulement 21 000 en novembre 2023. Cet afflux s’explique par la baisse des taux et la volonté des banques de capter de nouveaux clients grâce à des conditions de crédit plus souples.
Cette évolution est favorable aux ménages ayant des revenus modestes ou des profils auparavant jugés trop risqués. En effet, 25 % des dossiers non finançables il y a un an sont désormais éligibles. Cette tendance s’accompagne également d’un assouplissement des critères de financement. De fait, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) permet notamment aux banques de financer davantage de dossiers dits « à risque » tout en respectant la règle du seuil d’endettement de 35 %.
Les perspectives pour 2025 : stabilisation et opportunités
La tendance baissière des taux devrait se poursuivre d’ici la fin de l’année 2024. Les experts anticipent un palier autour de 3,20 % pour les prêts sur 20 ans. Toutefois, cette prévision pourrait être remise en cause, notamment par les tensions géopolitiques ou économiques, qui pourraient influencer les taux directeurs des banques centrales.
Le contexte semble donc favorable pour les emprunteurs, mais les marges de manœuvre restent limitées. La baisse des taux est certes une opportunité, mais elle ne compense pas complètement la hausse des prix de l’immobilier, particulièrement dans les grandes métropoles où la demande reste très élevée.
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