Le prêt immobilier, un produit qui doit être rentable pour les banques
Toujours la même rengaine depuis plusieurs mois : les taux d’intérêt continuent leur course à la hausse, la capacité d’emprunt des ménages s’effondre, les prix de l’immobilier peinent à s’adapter à l’inflation et pour couronner le tout, les prétendants à l’acquisition se voient refuser l’accès au crédit. Alors, la faute à qui ?
Pour rappel, les banques ont, elles aussi, été fortement impactées par la hausse des taux. En effet, si ceux-ci ont augmenté pour les particuliers, c’est précisément parce que les banques, elles-mêmes, font face depuis 18 mois à une explosion de leur taux d’emprunt qui est passé de 0,30 % à 3 %. En d’autres termes, en l’état, le crédit immobilier n’était plus un produit rentable pour les banques.
« De nombreuses banques ne produisent même plus de barèmes, réservant leurs accords de prêts à quelques clients triés sur le volet qui vont, grâce à leur épargne, compenser le peu de rentabilité des prêts immobiliers.»
Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux
Une offre qui se reconstitue grâce à la hausse des taux
Si les banques n’ont pas encore atteint leur précédent niveau de rentabilité, la hausse successive des taux d’emprunt commence à produire des effets. Certaines d’entre elles, qui s’étaient retirées, envisagent même un retour sur le marché immobilier. À savoir que certains établissements financiers ne prêtent plus depuis près d’un an. Or, avec des taux qui atteignent les 4 %, elles peuvent désormais envisager de dégager une rentabilité suffisante et proposer à nouveau des offres de crédits.
En parallèle, pour les emprunteurs, cette réouverture implique une plus grande flexibilité dans le choix des établissements prêteurs. Cet environnement concurrentiel devrait s’affirmer d’ici la fin de l’année. De quoi rassurer les emprunteurs.
« Nous ne sommes certes pas sur des niveaux de rentabilité connus avant janvier 2022 mais cela confirme notre projection : la reprise devrait arriver après l’été. Elle sera largement facilitée par la reconduction de la fréquence d’actualisation du taux d’usure, prolongée jusqu’en janvier 2024 par arrêté. Nous allons ainsi rentrer dans une nouvelle étape. Après la période de hausse, il s’agira de savoir qui réouvrira les vannes du crédit en premier.»
Cécile Roquelaure, directrice des études d‘Empruntis
Un accès au crédit qui va s’assouplir
Depuis le 1er juillet, on constate donc une hausse de 39 points de base pour les prêts contractés sur 10 à 20 ans et de 41 points pour les prêts sur plus de 20 ans. Cette augmentation permettra aux banques de disposer de marges supplémentaires pour financer les projets à venir.
Dans ce contexte, il paraît essentiel de se faire accompagner par des experts pour obtenir un financement, non seulement dans le but d’identifier rapidement l’offre la plus adaptée, mais surtout afin de négocier au mieux des conditions d’emprunt plus favorables.
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